PROTOCOLE METHODE DE PREOCCUPATION PARTAGEE
Le collège des Lavandières a mis en place cette méthode que vous trouverez ci-dessous contre le harcèlement scolaire : préoccupation partagée et cohésion d’équipe.
Qu’est ce que la méthode de préoccupation partagée (Méthode Pikas) ?
Visionner la vidéo “la méthode de la préoccupation partagée” par le réseau Canopé
=> C’est une méthode non blâmante
L’intervenant adopte volontairement une attitude empathique. Il ne blâme pas les intimidateurs, ne punit pas, ne culpabilise pas. Il montre qu’il est préoccupé par la situation de l’élève cible de
l’intimidation.
=> Elle prend la forme d’une série de rencontres individuelles avec les intimidateurs
Le harcèlement étant par nature un phénomène de groupe, l’objectif de la méthode est de défaire l’effet de groupe en ré-individualisant chacun de ses membres pour que la cible se sente mieux.
=> Les intimidateurs sont invités à rechercher eux-mêmes ce qu’ils pourraient faire pour que la cible se sente mieux
Ceux qui ont participé à l’intimidation sont incités à devenir les acteurs de la résolution du problème qu’ils ont créé. L’intervenant les place en position de réparer ce qu’ils ont fait subir à la cible.
=> Les entretiens se poursuivent jusqu’à ce que l’intimidation ait entièrement pris fin
L’intervenant est aussi obstiné que bienveillant. Il poursuivra les entretiens jusqu’à ce que les intimidateurs aient trouvé une solution et que la cible se sente mieux.
Dans un premier temps, la référente harcèlement s’assure que la situation relève bien d’une situation de harcèlement => Discussion avec la principale ou son adjointe.
Elle s’assure également d’avoir suffisamment de disponibilité pour recevoir les élèves de manière régulière sur une durée de plusieurs semaines (compter 1 fois par semaine sur minimum 4 semaines).
Ensuite la référente et/ou l’équipe formée suit les étapes suivantes :
Etape 1
La référente rencontre individuellement tous ceux qui ont pris part à l’intimidation. Elle ne les blâme pas. Elle leur dit qu’elle est préoccupée par la situation de la cible et leur demande ce qu’ils ont eux mêmes observé. Sitôt que l’intimidateur présumé a reconnu que la situation de la cible n’était pas
bonne, l’intervenant lui demande ce qu’il pourrait faire améliorer sa situation. Les entretiens sont brefs (moins de 5 min). Ils sont renouvelés jusqu’à ce que les différents intimidateurs aient proposé des solutions constructives au problème qu’ils ont créé.
Etape2
Dès que l’intimidation a été portée à la connaissance des professionnels, la cible est rencontrée par des membres de l’équipe associés à la méthode. Mais celui qui conduit les entretiens rencontre la cible seulement après s’être entretenu avec les intimidateurs. La référente laisse la cible parler de son malaise ; elle l’informe des rencontres qu’elle a eues avec les intimidateurs et des suggestions qu’ils ont faites.
Etape 3
Après une semaine, la référente rencontre à nouveau les intimidateurs et s’assure que leurs suggestions ont bien été suivies d’effet. Elle rencontre également la cible pour savoir si elle a constaté des améliorations dans sa situation.
Un bilan sera fait 2 semaines après le début des entretiens par les référents à la demande de la principale. Seront conviés à ce bilan : La Principale ou son adjointe, Assistante sociale, Psychologue éducation nationale, infirmière + référente préoccupation partagée, et le professeur principal responsable de l’élève harcelé.
Etape 4
Si et seulement si la cible en est d’accord, une rencontre réunissant autour de l’intervenant la cible et les intimidateurs peut être organisée. Le but de cette rencontre est de montrer que l’intimidation fait définitivement partie du passé. Mais si la cible s’y oppose ou si l’intervenant juge qu’une telle rencontre pourrait ranimer l’intimidation, on peut parfaitement éviter cette étape. Il importe de s’assurer que le harcèlement ne recommence pas. A cette fin, l’intervenant rencontrera à plusieurs
reprises les différents protagonistes de l’intimidation.
Phrases clefs
PREMIER ENTRETIEN INTIMIDATEURS
Première phase : faire reconnaitre la situation
“Je voulais te parler d’un élève de ta classe, il s’agit de……. , il ne va pas bien, je suis préoccupée de
sa situation”
“Je veux juste que tu me parles de cet élève car sa situation me préoccupe” “tu reconnais que les choses ne se passent pas bien pour cet élève?”
· Si pas de reconnaissance :
“il semble que tu n’aies rien remarqué, je te demande d’être attentif à cet élève, nous nous reverrons la semaine prochaine pour faire le point car sa situation me préoccupe”
· Si reconnaissance :
“tu reconnais donc que les choses ne se passent pas bien pour elle?”
Seconde phase : après reconnaissance des faits par les intimidateurs : recherche de suggestions pouvant améliorer la situation :
“je me suis demandée ce qu’on pourrait faire pour que la situation s’arrange. Toi, qu’est ce que tu pourrais faire?”
“c’est une bonne idée, tu es prêt à t’engager là dedans?”
Une fois la suggestion donnée par l’élève, l’intervenant le remercie et met fin à l’entretien. (Prévenir qu’un autre RDV aura lieu).
SECOND ENTRETIEN (pour les moins coopératifs)
“je t’ai parlé d’un élève de ta classe la semaine dernière, que peux tu m’en dire maintenant que tu as pu observer durant toute la semaine”
Si aucun élève ne fait de suggestion c’est sans doute que cela relève d’un caractère plus grave et il convient de changer de méthode.
SECOND ENTRETIEN (pour les plus coopératifs)
=> S’assurer que les suggestions faites par les intimidateurs ont bien été suivies.
“tu te souviens des suggestions que tu avais faites au sujet de ……. Tu avais proposé de…. Qu’en
est il pour toi?”
ENTRETIEN CIBLE
=> l’intervenant informe la cible du bilan des rencontres qu’il a eu avec les intimidateurs. “ils se moquent toujours de toi? ils ne te parlent jamais normalement?”
“Comment tu réagis?”
“Je me demande si c’est la bonne manière de réagir, peut être qu’il cherche un contact avec toi, est ce qu’il est possible pour toi de prendre du recul?
“j’ai rencontré la plupart des élèves qui se moquent de toi, rassure toi ils ont bien réagi, ils ont été coopératifs et ils ont proposé des solutions, ils reconnaissent que la situation est pénible à vivre pour toi et ils sont d’accord pour arrêter les moqueries”
“Je te demande d’être attentif à la manière dont ils vont réagir avec toi, si leur comportement change, surtout ne pas les repousser et ne pas les rejeter”
Rencontre de suivi de la cible :
=> S’assurer que les brimades cessent. “comment cela se passe maintenant pour toi?”
“Je me demande s’il serait possible de réunir le groupe d’élève qui se moque, réunion à laquelle tu pourrais participer?” => Ne pas proposer si fragilité de la cible et accepter le refus.
Rencontre intimidateurs et la cible avec accord de la cible. Dans tous les cas, rencontrer régulièrement la cible et les intimidateurs afin de s’assurer que l’intimidation ne recommence pas